«Les salariés ont des envies difficiles à concilier, admet Jean-Claude Bassien : ils plébiscitent à 65 % le retour au bureau (selon une étude réalisée pour la chaire Workplace management de l’Essec) et en même temps ils sont plus de 70 % à réclamer du télétravail.» Cela ne l’empêche pas pour autant de dégager quelques certitudes pour l’avenir: «Dans leurs murs, les entreprises ont désormais besoin de plus de flexibilité et de plus d’espaces collaboratifs», précise-t-il.
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"Il faut voir la plus-value d’un type de fonctionnement, et éviter de tomber dans le piège de la start-up nation, renchérit Michael Maira, secrétaire permanent CNE. Avec le flex desk, on a l’image d’un monde du travail où tout se fera de manière fluide, sans bug, grâce à la digitalisation et le télétravail. Mais tout le monde n’est pas égal face à cela. On a le risque de laisser certains travailleurs sur le bord du chemin. Ceux qui sont moins au fait des nouvelles technologies. On l’a vu dans le secteur bancaire, qui licencie à tour de bras… Le recours aux technologies rend les choses plus difficiles, et cela a un impact sur les relations de travail qui est loin d’être accessoire.
"Ce qui fait d’ailleurs dire à Emilie Maroit, conseillère en prévention des risques psychosociaux au CESI, que le flex office n’est sans doute pas la source principale du malaise des travailleurs. "C’est un élément parmi d’autres, souvent présent en effet dans les entreprises qui restructurent."
À l’heure de la digitalisation, les employés entendent être traités comme des êtres humains. Ils n’acceptent plus d’être une ressource, enchaîne Laurent Taskin. Si le travailleur n’a plus d’ancrage dans un territoire, il ne sait plus s’approprier le projet de l’entreprise et s’identifier à elle. Il subit, en ayant l’impression qu’il n’y a plus de place pour lui."
"Ceux qui ne supportent pas vont avoir tendance à s’isoler à la maison, constate, dubitatif, Laurent Taskin. Ce qui augmente du coup leur sentiment de dépersonnalisation par rapport à leur entreprise."
d’après les données de l’Agence wallonne du numérique, 20% des personnes qui fréquentent les espaces de coworking sont des salariés. "Ils ont perdu leur place au bureau, ils sont incités au télétravail, mais ils ne se retrouvent pas dans ce mode de fonctionnement. Du coup, ils tentent de retrouver, dans ces espaces de coworking, cette communauté qu’ils ont perdue au sein de leur propre entreprise", pense Laurent Taskin.
https://www.lecho.be/economie-politiq...-sante-des-travailleurs/10139374.html
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